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Noël blanc – Véronique Sanson, Eddy Mitchell et l’art délicat du standard planétaire


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À première vue, rien ne prédestinait Véronique Sanson à fredonner Noël et le bon vieillard qui descend du ciel. Et pourtant… en 2000, Pascal Obispo rassemble la quasi-totalité des voix connues de France et de Navarre pour l’album caritatif Noël ensemble, et là, dans un coin de la tracklist, se niche un duo magique : Véronique et Eddy Mitchell.


Le retour de Noël blanc : un classique qui renaît à chaque génération


Reprenons les choses depuis le début : White Christmas, c’est Irving Berlin, compositeur qui transforme son deuil personnel en chanson universelle. D’abord chantée par Bing Crosby, puis par à peu près tous les chanteurs ayant mis un pied dans un studio entre 1942 et aujourd’hui. Le morceau devient le single le plus vendu du monde, et Franck Sinatra, The Drifters, Elvis (contre l’avis du compositeur) en font eux aussi un classique de leur répertoire. 


Évidemment, le monde francophone ne pouvait pas rester insensible. Francis Blanche s’y colle à la fin des années 40 (il avait écrit Vive le vent également…), signant une adaptation fidèle dans l’esprit, avec son charme rétro, dont s’emparent Jacqueline François, puis entre autres Tino Rossi et Dalida.


Quand Sanson et Mitchell reprennent Noël blanc, ils ne cherchent pas la modernité. Ils cherchent l’intemporalité.



2000 : une Sanson nostalgique


Mais où en est Véronique Sanson à ce moment précis de sa carrière?
 À la fin des années 90, elle vient de surprendre tout le monde avec D’un papillon à une étoile, hommage brillant à Michel Berger. L’album cartonne : plus de 300 000 exemplaires, une réception critique chaleureuse, et une tournée splendide avec orchestre tchèque dirigé par Paul Buckmaster, l’homme qui a donné à Elton John ses grandes ailes symphoniques.


En 2000, elle est sur tous les fronts. Elle remplit l’Olympia, publie Avec vous, album live impeccable, puis s’offre un concert seule au piano dans la cour de l’Élysée pour la Fête de la musique. Elle renoue avec son répertoire, sa liberté, avant les heures plus sombres qui vont arriver. Et s'offre cette parenthèse blanche avec Eddy.


Et s’il y a bien un crooner français à qui confier un standard américain, c’est bien lui.
 D’ailleurs, il avait déjà enregistré Noël blanc en 1981 sur sur son disque Fan Album.
 Avec lui, la chanson prend racine, s’installe dans un fauteuil club, allume un feu de cheminée et se verse un bourbon.

Sanson apporte le frémissement, les petites cassures d’émotion, cette façon de chanter qui n’appartient qu’à elle. On dirait deux souvenirs qui se croisent.


Noël ensemble : l’album caritatif le plus surpeuplé de l’histoire


Difficile de ne pas mentionner le contexte.
 Pour Noël ensemble, Obispo réunit plus de cent interprètes pour chanter contre le sida. Une vraie photographie de la musique française de l’époque, avec ses stars, ses espoirs, ses divas, ses chœurs, ses troupes musicales au complet.

Sur la piste 10, coincé entre Aznavour, Liane Foly, Patrick Fiori ou encore Larusso, le duo Sanson-Mitchell fait figure d’instant suspendu. Une respiration.



Pourquoi on aime cette version?

 

Parce qu’elle réunit deux univers qui se rencontrent parfois mais pas sur disque. Parce qu’elle raconte ce que Noël peut aussi être : un moment de mémoire et de douceur.

Noël blanc par Sanson et Mitchell n’est pas une variation qui bouleverse l’histoire du morceau.
 C’est mieux que ça : une interprétation qui traverse le temps sans effort.

 
 
 

1 commentaire

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PARIS FRANCOIS
il y a 3 jours
Noté 5 étoiles sur 5.

Sans apriori (tu parles !), Véro pourrait chanter le bottin que je trouverais ça génial !

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