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L’herbe folle – Sylvie Vartan, quand le jardin devient rock


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Suite de notre article sur l’EP Loup de 1971, cette fois-ci avec un coup de projecteur sur L’herbe folle, adaptation par Michel Mallory d’un titre de Gary Wright (Here they come). La chanson s’impose comme un morceau étonnamment rock, aux paroles psychédéliques, que Sylvie Vartan interprète avec un aplomb réjouissant.


Un jardin sauvage dans le sillage de Loup


Difficile de parler de L’herbe folle sans évoquer Loup, le titre phare du même EP. C’est en effet à travers ce double test que Michel Mallory signe ses premiers mots pour Sylvie. Recommandé par Suzie Hallyday, corse d’origine et ancien chanteur sous le nom de Thomas Liberi, Mallory a troqué le micro pour la plume. Il se retrouve face à une mission difficile : adapter deux titres venus d’outre-Atlantique, en compétition avec d’autres auteurs, et convaincre une Sylvie Vartan réputée exigeante. Le pari est réussi. Loup rugit, L’herbe folle fleurit, et Mallory se retrouve adoubé. La suite, on la connaît : 150 chansons pour Sylvie et Johnny, dont certaines devenues des classiques absolus.


Des paroles qui se baladent entre poésie et psychédélisme



« Je deviens comme toi / Je t’aime comme l’herbe folle / Mes cheveux dans tes mains / Sont tout comme de l’herbe folle ».
 Ca sent le vent de 1971, les métaphores planantes et les cheveux longs qu’on laisse filer entre les doigts. C’est naïf parfois, mais ça respire l’époque. Mallory, en bon couturier des mots, trouve un équilibre : assez psyché pour coller au rock de Gary Wright, assez tendre pour que Sylvie s’y glisse sans forcer.


Sur ce titre, Sylvie se montre parfaitement à l’aise. L’herbe folle a quelque chose de plus cru, plus organique. On entend la même fibre que chez Johnny dans l’album Flagrant Délit, sorti à la même époque. D’ailleurs, le magazine Schnock rapproche la chanson de l’ambiance gospel-rock des Mad Dogs & Englishmen de Joe Cocker. Velu, comme ils disent.



La télévision, et puis plus rien


Le 2 mai 1971, Sylvie chante L’herbe folle dans Télé dimanche. La séquence existe, témoin rare de ce morceau en pleine lumière. Sur scène, en revanche, rien. Contrairement à Loup, repris à plusieurs reprises dans ses shows, L’herbe folle reste confinée au disque et à ce passage télé. Dommage, car le morceau avait le potentiel de faire trembler les planches, avec ses montées et ses « oh yeah » à la Joe Cocker.


Conclusion : un jardin qu’on redécouvre


En revisitant L’herbe folle aujourd’hui, on se dit qu’il y a des titres injustement oubliés. Derrière ses images de jardins envahis et de cheveux transformés en tiges rebelles, la chanson est un rock un peu sauvage, un peu fou, qui pousse encore entre les pavés de la discographie de Vartan. Et franchement, on a beau couper, l’herbe folle repousse toujours.

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