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December will be magic again - Kate Bush : un Noël comme personne d’autre.


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En 1979, Kate Bush décide elle aussi d’entrer dans le mois de décembre avec sa propre chanson de Noël. Et évidemment, on aurait dû se douter qu’elle ne ressemblerait pas à un simple chant de fin d’année. A l'époque, la chanteuse a déjà deux albums à son actif (The Kick Inside et Lionheart) et une réputation qui ravit autant qu’elle intrigue.

 

Un single qui a pris son temps


Pour ce premier article du blog consacré à Kate Bush, difficile de rêver mieux. L’histoire de December Will Be Magic Again commence en 1979, dans le mythique Studio 2 d’Abbey Road. Kate enregistre une première version du morceau, avec elle au piano et les musiciens à la guitare, basse et maracas. Elle sort tout juste de son unique tournée Tour of Life, qui l’a convaincue que la scène et son stress ne seraient jamais son terrain naturel.


Le public découvre la chanson le 22 décembre 1979, certainement créée pour l’émission télévisée de Noël BBC Christmas Snowtime Special : Kate, en tunique rouge, dans un fauteuil assorti, au milieu d’un casting improbable (ABBA, Boney M, Bonnie Tyler…).



Puis une semaine plus tard dans son propre Kate Bush Christmas Special, en version piano solo.



La version studio ne sortira finalement qu’en novembre 1980, après son troisième album. Plutôt que de peaufiner la version 1979, Kate choisit de réenregistrer entièrement la chanson, de nouveau à Abbey Road.
 Le délai offre à la chanson une place étrange dans sa discographie : un single un peu isolé, sans album d’accueil, sans clip, sans vraie promo. Une pochette avec une illustration, pas un portrait, plutôt rare chez elle… Elle atteint tout de même la 29e place des charts britanniques. Mais, sortie trop tôt, elle redescend avant même Noël.


À quoi ressemble un Noël selon Kate Bush ?


À tout sauf à un Noël classique. La magie, chez elle, n’aime pas les chemins tout tracés. Elle préfère créer son propre mélange : un husky sur la glace, Bing Crosby qui chante White Christmas (tout de même!), Oscar Wilde en invité surprise, des toits londoniens couverts de suie, un parachute pour descendre du ciel…


On est plus proche d’un rêve éveillé que d’un sapin bien rangé. Chez elle, la neige tombe "sur les amants qu’il ne faut surtout pas réveiller”. Elle “couvre la laideur” en mettant “un peu de maquillage”. Ce n’est pas vraiment joyeux, pas vraiment mélancolique. C’est juste… Kate Bush, concentrée dans 3 minutes 45.


Comme souvent avec elle, l’histoire ne s’arrête pas au premier enregistrement. Il existe plusieurs versions de December Will Be Magic Again. Celle du disque, que l’on connaît le plus, et une autre avec congas et glissandos étranges. Mais dans toutes il y a ces grelots légers qu’on entant tinter jusqu’à la fin de la chanson… Elle ne figurera sur aucun album avant le coffret This Woman’s Work en 1990. 


La face B, Warm and Soothing est la toute première chanson que Kate a enregistrée à Abbey Road, avec voix et piano. Les deux morceaux côte à côte forment un très beau duo : la fête et l’intimité, la neige et la lumière douce.


La presse : scepticisme et manque de flair


À l’époque, certains critiques ne savent visiblement pas quoi faire d’une chanson de Noël écrite par une jeune femme qui refuse de ressembler à qui que ce soit. NME parle d’une “fée” qu’il faudra “supporter pendant la saison commerciale”. Melody Maker se lance dans une métaphore impliquant un renne. Smash Hits, plus clairvoyant, célèbre son charme singulier. Plus tard, Stuart Maconie la décrira comme “l’une des chansons de Noël les plus intéressantes depuis l’ère Spector”.


Les fans, eux, comprennent très vite ce qu’il y a là-dedans : une chanson inventive, pensée avec un vrai sens du détail, et surtout portée par une vision personnelle que personne d’autre n’aurait osé.


Une chanson qui ne vieillit pas


Aujourd’hui encore, December Will Be Magic Again reste un morceau à part.
 Ni un classique diffusé en boucle, ni une rareté oubliée, c’est un titre culte, original, qui revient chaque hiver comme un rêve qu’on est heureux de revoir.

Plus qu’une chanson de Noël, c’est un petit monde en soi, un paysage d’hiver mouvant, étrange, délicat — une pièce de puzzle essentielle pour comprendre comment Kate Bush, à seulement vingt-deux ans, réinventait déjà tout ce qu’elle touchait.


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